Patrice « 9 »

En tournée dans l’Hexagone jusqu’en février 2024, l’artiste allemand Patrice vient de publier « 9. » Un neuvième album très cool (trop ?) toujours marqué par l’influence de Bob Marley, notamment dans la voix.

Diskömaniac
2 min ⋅ 30/11/2023

 S’il n’a jamais eu de tube chez nous et qu’on l’entend peu sur les grandes radios, Patrice Bart-Williams dit simplement Patrice s’est taillé en une vingtaine d’années de carrière une petite réputation de chanteur « swag » (cool et stylé, selon un article dans Le Monde), voire de « meilleur chanteur reggae européen » (cette fois, selon Midi Libre). Le neuvième album de l’artiste, intitulé fort simplement « 9 » et enregistré entre la Jamaïque, le Sénégal, la France et l’Allemagne, propose toujours une musique métissée très fortement connotée reggae, un reggae teinté de folk (à la Ben Harper), de soul, voire de hip hop, le tout très propret et sans beaucoup d’aspérités (cf le titre « Undefined » ou le single « Sun is Out »). Une musique que Patrice a pris l’habitude de définir sous le vocable indolore de « sweggae » (pour swag et reggae ?). Évitez donc tout ce qui est stimulant (café, vitamine C, etc.) à l’écoute de ce débonnaire « 9 », un album qui démarre en douceur par l’indolent et très Bob Marleysien (ça se dit ?) « Become Who You Are. » Quelques cuivres donnent un peu de relief mais le morceau est façonné plus pour une sieste près d’un coin de Grande Bleue dans les Caraïbes que pour déclencher une émeute sur le dancefloor. Le titre suivant, « Sentinel », séduit plus avec ses envolées romantiques, mais il lui manque un truc pour décoller complétement. Le sympathique « Such is Love » défile presto, agréable mais s’oublie tout aussi rapido. On s’attarde un peu sur le single « Sun is Out » et ses Whoo-Ooo en refrain mais il y manque aussi un peu de gniark pour complétement convaincre. On passe sur « Celebrate », anodin. En revanche, le titre « No Want » porté par un gimmick lancinant, un rythme légèrement décalé, et les trilles du chanteur, se distingue du reste de l’album. Le morceau « Undefined » qui suit, revient dans une veine reggae/pop œcuménique très plan-plan. L’album s’achève (presque) par un duo avec la chanteuse d’afro pop nigériane Simi sur « Never Will I Let You Go », un de ses fameux titres sweggae, pas désagréable mais manquant de singularité, avant de se clore sur le bien mal nommé « Stamina » (en anglais, énergie), tout en nonchalance, qui fait la paire avec le « Become Who You Are » en ouverture du disque. Verdict ? Les bonnes intentions, c’est bien (Écolo déclaré, Patrice fait sa tournée en véhicule électrique) mais on s’endort un peu avec ce 9ème album de Patrice. A moins que ce ne soit l’intention de départ. Reste un disque pas désagréable mais qui manque globalement de « Stamina. » A voir si sur scène, Patrice et ses musiciens font la différence…

 Frédérick Rapilly

 Cote d’amour = 60 %

Patrice “9” (Because Music)

En concert à Brest, au Brest Arena, le vendredi 1er décembre

Diskömaniac

Par Frédérick Rapilly

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